Jane pencha légèrement la tête en entendant Hugo parler. Dire qu'elle aurait été capable de rester une heure dans l'eau... Ils devaient déjà sortir. Jane avait compris pourquoi, et elle n'allait pas protester, même si elle aurait voulu que le temps s'arrête. Elle fixait le garçon en face d'elle, et quand ce dernier eut fini de parler, il prit tranquillement la main de Jane. À chaque fois ça lui faisait un petit quelque chose. Elle n'avait jamais, au grand jamais, prit la main de ses amis, que ce soit les filles ou les garçons. C'était inhabituel, mais venant d'Hugo tout à fait naturel. Paradoxe, hum. Elle se répétait en boucle que ça ne la dérangeait pas et qu'elle préférait plus le toucher que d'être loin de lui.
Ses pensées vagabondaient tendis qu'ils sortaient de l'eau. Une fois en dehors de l'eau, il lâcha sa main et Jane, pantelante, croisa les bras. Elle frissonna légèrement, refroidie. Bon, maintenant elle avait la chair de poule. Elle allait réellement attraper un rhum, pas de doute. L'idée du feu en compagnie d'Hugo n'était pas pour lui déplaire. Se réchauffer et rigoler en même temps. Que demander de mieux ? Elle rattraperait son sommeil plus tard, de toute façon elle ne se rendormira plus pour aujourd'hui.
Elle regarda Hugo de travers, quand il marmonna sa peur du noir. Jane aimait plus le noir que la lumière. Mais pas le jour de la nuit, à cause des cauchemars, bien évidement. Même si son ami lui faisait passer le temps avec énormément de gentillesse.
- Personnellement j'aime bien quand il fait noir. C'est le moment où les étoiles sont le mieux visible à l'œil nu. C'est vraiment quelque chose de très jolie, dit-elle en regardant le ciel, les étoiles se reflétant dans ses yeux. La nuit nous permet d'imaginer plus de choses, de nous évader un peu. Je sais pas vraiment comment expliquer ce que je ressens, mais voilà, sourit la jeune fille. Enfin tout ça pour dire que le noir ne me fait pas peur. Quand je suis toute seule, un peu, j'avoue, finit Jane en riant.
- Personnellement j'aime bien quand il fait noir. C'est le moment où les étoiles sont le mieux visible à l'œil nu. C'est vraiment quelque chose de très jolie. La nuit nous permet d'imaginer plus de choses, de nous évader un peu. Je ne sais pas vraiment comment expliquer ce que je ressens, mais voilà. Enfin tout ça pour dire que le noir ne me fait pas peur. Quand je suis toute seule, un peu, j'avoue.
Je souriais à mon tour. Ca, je l'avais compris depuis longtemps qu'elle aimait les étoiles. Moi, c'était plus le côté scientifique de ces dernières que j'appréciais. Je les regardais à mon tour, elles disparaissaient les unes après les autres pour laisser s'éclaircir le lointain. Bientôt, il ferait jour.
Je ne prie pas la peine de reprendre les bougies que j'avais ramenées. Elles étaient biodégradables de toute façon et puis, inutilisables maintenant. Même sèches, j'aurais du mal à faire repartir la mèche correctement, elle avait fondu.
On se dirigea donc vers le camp et je courus chercher ma couverture chez moi avant de revenir vers le futur feux de camp, préparé à l'avance pour la journée. J'allumais ce dernier avant de proposer à Jane, timidement et rougissant, de partager la chaleur de la couverture avec moi...
-On s'est bien amusé, non ? Est-ce que ça va mieux ?
Jane rentrait au camp, ses mains frottant énergiquement ses bras. Elle essora ses cheveux qui dégoulinaient dans son dos ainsi que son t-shirt comme elle put. Ils arrivèrent enfin au camp, et Jane attendit en frissonnant que son ami revienne. Il revient avec une seule couverture. Ils allaient devoir se la partager. Elle s'assit au sol, épaule contre celle d'Hugo, la couverture autour d'eux, après que le garçon est allumé le feu. Jane se sentait un tout petit peu inutile. C'était Hugo qui s'était occupé des bougies, de la couverture, du feu. Et il s'était aussi occupé d'elle, très gentiment. - Oui, c'était marrant. Merci encore pour tout.
Elle fixait le feu, se réchauffant petit à petit. Sans Hugo elle serait resté dans sa cabane, éveillée jusqu'au matin. De plus en plus souvent elle se demandait ce qu'elle pourrait bien faire sans lui. - Ça va beaucoup mieux, grâce à toi.
Jane avait l'impression de ne jamais le remercier assez. Elle lui prenait beaucoup de temps avec ses soucis personnels. Elle soupira discrètement. Qu'allait-on faire d'elle ? Jane jouait avec ses mains, distraitement. La présence d'Hugo juste à côté perturbait ses pensées. C'était une sensation très étrange.
Me répondit-elle doucement. Elle semblait encore gêné. Ah. J'aurais vraiment voulu qu'elle comprenne à quel point ça me faisait plaisir de passer du temps avec elle et combien ça ne me gênait pas quelle vienne solliciter mon réconfort quand ça n'allait pas, même si la lune remplissait la nuit.
J'hésitais un instant, bloqué sur la petite flamme qui grossissait dans un coin du feu... Est-ce que je pouvais le faire ? Est-ce que je devais le faire ?
…Après tout, elle-même l'avais fait l'autre fois. Ca pouvais être un simple geste amical... Alors pourquoi était-ce si dur avec elle ? J'en avais aucun soucis quand c'était Vanny pourtant.
Je bougeais légèrement mon regard jusqu'à la fixer quelques secondes, en silence. Puis, je me décidais enfin à agir. Passant un bras autour de son cou, je l'attirais vers moi doucement.
Ce n'est qu'amical ! D'accord ? D'accord... ?
-Je serai toujours là pour toi.
Balbutiais-je timidement. J'espère qu'elle n'allait pas se dire que j'étais trop entreprenant. C'était un juste un câlin et une promesse non ? Enfin, j'veux dire... J'ai souvent dit la même chose à Vanny... Et pourtant ça ne signifie pas que c'est... Bizarres ? Alors pourquoi avec Jane ça me paraît bizarre ? Je sais que mes sentiments sont loin d'être les mêmes pour tous les deux, mais... Pourquoi être amoureux me rend si étrange ?
Jane observait les flammes. Elle étaient aussi belles que les étoiles. Elles étaient petites, mais fortes. Jane sentait leur chaleur sur son visage encore légèrement humide. Elle se blottit un peu plus dans la couverture. Elle était fatiguée, mais tellement bien réveillée qu'elle ne pourrait pas se rendormir.
Les flammes continuèrent de grossir, et Jane resta hypnotisée. Puis elle sentit le regard d'Hugo posé sur elle, et ses joues rosirent un peu. Elle n'osait pas tourner la tête. Elle se demandait si une fille comme elle aurait parlé à un garçon comme lui, avant l'épidémie. Non, sûrement pas. Elle avait ses amis, elle tenait à eux. Elle n'aurait pas fait le premier pas, et Hugo était trop timide pour le faire lui aussi. L'épidémie, en ça, était une bonne chose. Hugo était quelqu'un de merveilleux. Unique. Jane... Elle l'adorait vraiment beaucoup.
Hugo bougea et Jane se demanda ce qu'il voulait faire, ayant peur qu'il veuille déjà partir. Un bras passa autour de son cou, et après quelques secondes de surprise Jane comprit. Un grand sourire s'étala sur ses lèvres. Elle n'allait pas tomber, elle. Naturellement, elle posa sa tête sur l'épaule d'Hugo. Elle sourit à la phrase d'Hugo. C'était une phrase symbolique. Jane la trouvait mignonne et romantique.
- Moi aussi, souffla-t-elle.
Elle souriait bêtement. Elle avait bien fait de le réveiller finalement. Enfin il était déjà réveillé d'après ce qu'il avait dit, mais voilà quoi.
- Je tiens énormément à toi, tu sais, murmura-t-elle, gênée.
Le dire ne rendait les choses que plus vrais. Elle avait l'impression de ne rien pouvoir refuser à Hugo. Jane comprenait vaguement ce qu'il se passait, le sentiment qui grossissait, mais était tellement perdue qu'elle ne s'en rendait pas compte. Elle préférait se dire que rien ne devait changer, au cas où ça changerait dans le mauvais sens et que ça gâche tout.
Était-ce le feu qu'on avait allumé, ou il faisais vraiment très chaud d'un coup ? Elle s'était blottit contre moi, bien entendu, j'avais légèrement tourné la tête pour ne pas qu'elle voit ma gêne. Pourquoi avait-je fait ça ? Qu'est-ce qu'elle attendait de moi ? Là ? De suite... ? Il se passait quelque chose, c'était certain. Mais est-ce que je me faisais des films encore, ou est-ce qu'elle ressentait la même chose que moi ? Mystère complet. Pour une fois dans ma vie, j'aurais aimé entré dans la tête de quelqu'un pour savoir.
- Je tiens énormément à toi, tu sais.
Mes yeux s'étaient agrandis de surprise. Si je m'étais attendu à ça... Ca ne renforçais que d'autant plus ma gêne et mon cœur s'emballait de plus belles. Quelle galère... Et je fais quoi, moi, maintenant ? Que suis-je censé répondre ou faire ?
-Je.
Fut le seul pitoyable mot qui sortis d'entre mes lèvres dans un souffle. Bah ouais, j'avais perdu ma langue. Et tout le reste aussi, d'ailleurs. Mais attendez, ce n'est pas le plus drôle, la suite vous fera d'autant plus rire, ou pleurer, ça dépend.
Je m'étais retourné vivement vers elle. La fixant droit dans les yeux. La mine froncée et les lèvres tremblantes. ...J'avais complètement bugué....
-Je... !
Ahahah. Moquez vous, moquez vous. En attendant, j'aurais bien aimé vous y voir à ma place, hein. Enfin, j'dis ça, mais vous auriez sans doute mieux assuré que moi. Parce que, non, ce n'est toujours pas fini, dans ma bêtise ultime, je m'étais rapproché d'elle, comme plus tôt au lac, pour pratiquement frotter mon nez contre le siens.
… Non. Je l'ai pas embrassée. Tadada. Je me suis relevé comme une furie et me suis enfuit en courant, laissant derrière moi ma couette et une Jane sans doute perdu au milieu du soleil levant et des flammes du feu de camp.
Je ne sais plus vraiment où j'ai couru comme ça. Dans la forêt, très loin. Certainement...
Jane avait senti Hugo bouger, et avait relevé la tête pour pouvoir le regarder. Qu'est-ce qu'y n'allait pas ? Elle le regardait les sourcils légèrement froncés. Elle l'observait, laissant son regard se promener sur les détails du visage d'Hugo. Il sortit un "je" peux convaincu, puis tourna la tête vers elle. Jane sentait son souffle sur son visage, tellement ils étaient proches. Elle frissonna discrètement, ayant mi-froid mi-chaud. Elle ouvrit la bouche pour parler, mais Hugo la devança. Il fronça les sourcils, et sortit un autre "je". Jane avait cessé de respirer. Oui, je, d'accord ... Et ? Hugo se leva brusquement, faisant sursauter Jane qui était concentrer sur les yeux du garçon. Elle n'eut que le temps de se tourner pour le voir s'enfuir. Elle resta abasourdie, bouche-bée. Si elle s'attendait à ça... Au bout d'un long moment elle se tourna vers le feu, les yeux dans le vague. Il allait dire quoi ? "Je te déteste ?" avant de s'enfuir ? Mais il n'avait eu le courage que de s'enfuir ? Jane était perturbée, triste et en colère. Son cerveau cherchait la cause de la fuite de son ami. Elle aurait pu le poursuivre, mais elle avait peur de se perdre. Et elle n'avait pas le courage de suivre quelqu'un qui la fuyait. Qu'allait-elle lui dire la prochaine fois ? "Salut" comme si de rien n'était ? Non, sûrement pas. Elle voulait savoir. Elle resta dans la couverture du garçon jusqu'au matin, puis alla la déposer dans sa cabane aprèq avoir vérifié s'il y était ou non. Il n'y était pas, et Jane n'était pas surprise. Elle se demandait vraiment s'il ne voudrait plus jamais la voir après lui avoir dit des trucs très gentils comme "je serais toujours lé pour toi". Elle soupira, et retourna s'enfermer dans sa cabane. Elle ne pas si elle devait crier ou pleurer. Alors à la place elle essaye de dormir. Hugo était vraiment quelqu'un d'unique.
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